Nous
continuons à vous faire visiter les coulisses de l'élection,
que le votant lambda ne voit jamais.
Un
candidat n'est pas candidat par hasard, nous avons pu le montrer ici.
Tout se passe, à gauche ou à droite, dans les antichambres des
partis politiques. Et Beaumont-de-Lomagne n'échappe pas plus que les autres à
cette loi universelle.
Sans
le soutien actif ou la protection d'un parti, rien n'est en effet
possible dans une ville de la taille (et du poids politique) de
Beaumont-de-Lomagne.
Engageons-nous
plus avant dans cette analyse :
On
a vu dans l'article
précédent que la candidature Bergamasco était très
largement l’œuvre de Jean-Louis Dupont, soucieux de ne pas voir
son fragile statut de leader de la droite lomagnole contesté dans
son propre camp. Quitte à envoyer un vieil « ami »
inexpérimenté à l’équarrissage électoral ; mais un ami
loyal (et inoffensif) dont il n'aura pas à craindre les ambitions pour des mandats plus prestigieux.
Il
suffit pour s'en convaincre d'observer avec un peu d'attention le
profil du candidat retenu, poussé et protégé par Jean- Louis Dupont : trop absent
du terrain, politiquement très maladroit, peu dynamique, s'éveillant
tardivement à la vocation publique, éloigné depuis des années de
l'activité beaumontoise et donc trop peu représentatif des forces
vives de la ville pour espérer rivaliser avec une figure montante et
charismatique du PRG...
Bien
sur, M. Dupont a offert la protection de son parti à M. Bergamasco,
garantissant qu'il n'aurait à craindre aucune concurrence à droite. Chacun doit quelque chose à l'autre.
Convaincre
le parti en question, qui dispose de ses propres cadres et militants
locaux, de renoncer à présenter une liste relève du tour de force.
D'autant que M. Bergamasco n'a pas d'activité politique connue avant
ses 67 ans.
D'autant
plus encore que M. Dupont, instigateur de la liste, ne brille pas par
son influence et sa popularité beaumontoise, comme le démontrent ses
résultats calamiteux aux dernières cantonales 2011 :
16.08
% des
électeurs de la bastide ont voté pour lui au premier tour soient
256 électeurs. Et 23.78
% au
second !
Les
mêmes électeurs qui ont donné 43% à la liste Deuilhe en 2008,
battue par M. Deprince et 49% à Nicolas Sarkozy en 2011.
En
soi, la défaite n'est pas déshonorante. Se présenter face à une
figure du PRG en Tarn-et-Garonne, c'est prendre le risque d'être
défait et souvent avec sévérité. Mais des résultats aussi
faibles, les plus bas jamais obtenus par un candidat de droite à
Beaumont alors que les conditions étaient exceptionnellement
favorables (deux candidats de gauche au second tour !) démontrent de
manière frappante que M. Dupont ne dispose du statut de leader de la
droite locale que parce qu'il l'a... décrété !
Lorsqu'on
est aussi peu suivi par son propre camp supposé, celui de la droite,
c'est manifestement qu'on n'en est pas le bon candidat. Mais que voulez-vous, l'aveuglement de l'ambition et la lucidité font rarement bon ménage.
MM. Dupont et Bergamasco sont donc de véritables aubaines pour la gauche locale. Jean-Luc Deprince et Jean-Michel Baylet se délectent de ce genre d'adversaires.
La
question suivante qui vient immédiatement à l'esprit : pourquoi l'UMP donne-t-elle carte blanche à M.
Dupont, si peu désiré des électeurs en Lomagne ? Nous y répondrons dans un prochain article.